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Sujet: I'm losing hope [PV Cello] Dim 22 Nov - 1:18
I'm losing hope
[HRP : Code par Cello ♥ ]
J’arpente les couloirs du centre comme un spectre lumineux, traînant des pieds, tête baissée, évitant la lumière le plus possible. Tout devrait bien aller : j’étais ici pour aller mieux non ? On s’occupait bien de moi, j’étais nourrie, logée, il y avait des activités à foison et les gens étaient gentils ! Malgré ça, j’étais… moi, à déprimer sans aucune raison. Je broyais du noir, je ressassais sans cesse mes erreurs passées, m’insultant de tous les noms, me reprochant mes choix et mes actions. Plusieurs fois les larmes me montèrent aux yeux et si parfois j’avais le courage de les combattre, souvent je m’enfuyais pour m’isoler dans un coin et m’abandonner a une tristesse sans fond, et sans raison. « La dépressive » reprenait le dessus… super… Le pire, c’était que même si je savais pertinemment que c’était un truc qui clochait dans ma tête qui me faisait me sentir comme ça, je n’avais aucun moyen de pallier à cet effet. Malheureusement savoir que j’avais une psychose maniaco-dépressive ne m’aidait en rien à trouver du courage pour résister.
Je dépendais des autres, comme toujours… j’étais bonne à rien, enquiquinante, même pas fichue de positiver 5 minutes. J’étais vraiment une larve humaine, le degré zéro de l’utilité. A cause de ça je m’enfermais sur moi-même, je devenais associable donc forcément je me morfondais encore plus sur mon inutilité. Un parfait cercle vicieux. Mais comment le briser quand la moindre action était une épreuve ? Me lever était insurmontable, m’habiller et me laver étaient épuisant, articuler la moindre phrase ou le moindre mot me semblait comme devoir gravir l’Everest ! L’appétit me manquait, d’ailleurs j’avais sauté quelques repas. Et maintenant que j’étais physiquement présentable, j’étais lessivée et le seul désir qui me restait était de retourner à mon lit. Enfin, c’était faux. Une autre pensée beaucoup plus sombre rôdait dans mon esprit. Comme à chaque fois que je me trouvais dans cet état, une solution plaisante se présentait d’elle-même comme étant une véritable panacée. Le désir de mort faisait planer son ombre vers laquelle je me réfugiais volontiers. Bon, okay, j’étais encore loin de penser passer à l’acte mais la mort était une pensée récurrente. Caresser mes fragiles poignets striés des cicatrices de ma tentative de suicide avait presque un pouvoir calmant, me disant que j’aurais très bien pu arriver à mes fins si on m’avait laissé plus de temps…
Chaque pas que je faisais me demandait un effort surhumain mais je devais me rendre à un rendez-vous avec le docteur Minesota. Mais plus je m’approchais de son bureau, plus un sentiment de culpabilité montait en moi. Pour les personnes comme moi, il existait un traitement dit de stabilisation d’humeur. C’était loin de m’empêcher de déprimer ou au contraire de m’exciter comme une puce mais c’était censé amoindrir mes sauts d’humeurs. La seule chose, c’était que le traitement que j’avais me rendait à moitié endormie : je voulais aller mieux mais j’en avais assez d’être qu’à moitié là ! Peut-être que si j’avais pris mon traitement plus sérieusement, je ne serais pas comme ça aujourd’hui… j’étais une idiote. Peut-être que le docteur Minesota me le fera remarquer. Peut-être que je n’étais même pas digne qu’il s’occupe de moi si c’était pour ignorer ses prescriptions. Peut-être que je devrais faire demi-tour et partir me coucher ? Trop tard, j’arrivais devant son bureau dont la porte était ouverte. Mobilisant toute mes forces, je m’assis sur la chaise et parvins à esquisser un semblant de sourire et à articuler un :
« Bonjour docteur Minesota »
Avant de m’effondrer en larmes alors que tout l’espoir et la joie du monde me semblait être à des années lumières de moi. Entre deux soubresauts causés par mon chagrin je laisser échapper :
« Ça ne va pas du tout… »
Comme si j’avais besoin de le dire pour qu’il le voit… j’étais nulle… sur toute la ligne…
Dernière édition par Angeline Parker le Mar 24 Nov - 16:20, édité 1 fois
Cello Minesota The staff of hope
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La personne que j’allais bientôt voir apparaître dans mon bureau, je la connaissais déjà. Nous nous étions déjà vu, on avait passé quelques séances ensemble. Je lui avais prescrit un traitement, puisque que son état en nécessitait un. Les troubles bipolaires n’étaient pas les plus faciles à gérer. Et je savais qu’elle pouvait débarquer dans mon bureau dans un état lamentable, ou pétillant de bonne humeur. J’appréhendais donc tout cela, en révisant un peu mes cours. Pas que je sortais de l’école, mais juste que j’aimais me rafraichir la mémoire. Et je connaissais d’excellents ouvrages discutant des problèmes des maniaco-dépressifs.
J’espérais au moins qu’Angeline Parker, serait du genre à bien prendre son traitement. Honnêtement, celui que je lui avais fait prendre, donnait normalement de bons résultats. Il n’y avait pas de raison qu’elle refuse de le prendre en plus. Mais si c’était le cas, j’allais devoir calmer mon agacement qui viendrait sûrement apparaître dans mon esprit. Avec ce genre de personne, il fallait clairement éviter d’agir comme j’avais parfois tendance à le faire. De façon trop directe. Ce pourquoi, je savais que j’allais devoir prendre des pincettes. Cela ne me dérangeait pas. Je n’avais pas d’autres choix, de toute façon. Mais peut-être qu’Angeline prenait parfaitement son traitement et… Je levais la tête. Ma porte était ouverte, alors il me fut facile d’apercevoir une tête blonde passer. Et vu son visage… Je compris que j’allais devoir prendre des pincettes.
Je plaçais machinalement mon marque page dans le livre que je consultais, le refermant, et le posant dans un de mes tiroirs, laissant ainsi rentrer Angeline dans mon bureau. Je l’entendis me saluer, et compris à sa tête, que la séance risquait d’être longue. Elle ne tarda pas à craquer en fait. A se mettre à pleurer, me laissant muet, et silencieux. Je l’entendis me dire qu’elle n’allait pas bien du tout. Comme si je ne l’avais pas remarqué, tiens. Je me retenais de soupirer. Bon. Avant de la réprimander éventuellement, j’avais besoin de savoir pour quelle raison elle n’avait pas pris le traitement. Je la regardais, et d’une voix douce je lui fis :
- Bonjour, Angeline. Je vois bien, que cela ne va pas.
Il arrivait que certains de mes collègues qui me voyaient en séance, puis ensuite, dans la vraie vie, me questionnait sur ce qu’il se passait dans mon cerveau. C’est vrai que bizarrement, j’arrivais parfaitement à agir de façon douce pour les patients, alors que j’étais plutôt du genre brut quand j’agissais dans la vraie vie. Mais après de nombreux stages et un peu d’expérience, j’avais réussi à ne pas agir de façon terrible pour des patients aussi fragile que celle qui se tenait devant moi. Ma voix restait aussi douce que possible. Je n’allais pas la réprimander, j’allais juste la questionner en douceur. Je lui tendis une boite de mouchoir qui trainait sur mon bureau.
- Prenez cela, et racontez-moi un peu. Je pensais vous avoir prescrit quelque chose, pour vous permettre d’aller bien ? Si vous avez oublié de le prendre, si vous n’en avez plus, nous pouvons toujours nous arranger…
Ne pas accuser le patient d’avoir arrêté de prendre lui-même le traitement. Le questionner délicatement, lui proposer une solution. Faire en sorte qu’il se sente en sécurité, qu’il se sente bien, qu’il voit bien que je ne suis pas son ennemi.
- Ou peut-être que ça ne fonctionne plus ? Mais outre le traitement, je suis là aussi pour vous écouter. Je vais juste aller fermer la porte, afin que nous ne soyons pas dérangés, et que vous puissiez parler sans rien craindre. Vous pouvez commencer à parler. Racontez-moi ce qui vous tracasse.
Et avec quelqu’un qui a des troubles bipolaires, les tracas sont le quotidien. Je me levais doucement, et allait refermer délicatement la porte, sans faire de bruit, tendant l’oreille, au cas où elle allait se mettre à pleurer. Je retournais à ma place.
Dernière édition par Cello Minesota le Mar 24 Nov - 15:50, édité 1 fois
Angeline Parker Save me from myself
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[HRP : Je me permet de reprendre ton code (juste pour notre rp ), j'ai le droit ? ]
J’ai honte, j’ai envie de me faire toute petite pour que personne ne me voit ni ne m’entende. Je veux fuir mais je n’en ai pas la force. Pourquoi la vie devait être aussi difficile ? Secouée par mon chagrin, les paroles du psychiatre m’apaisaient tout de même. Le docteur Minesota était gentil avec moi, il m’écoutait et je n’avais pas forcement l’impression d’être jugée avec lui. En fait, je l’aimais beaucoup et je trouvais dommage qu’il soit aussi professionnel, aussi rassurant soit-il. Au moins lui savait à peu près ce que je ressentais, ce qui ne devait pas être facile. Essayer de comprendre des personnes dont le cerveau va mal devait requérir une bonne dose de courage… encore si moi je passe de dépressif à maniaque, le seul danger que je pouvais représenter était pour moi-même. Mais pour d’autres maladies… rien que d’y penser j’en frissonnais.
J’acceptais dans un hochement de tête la boite de mouchoir qu’il me tendait alors que je m’efforçais de calmer mes larmes. Après quelques minutes, j’y parvins. Si j’avais craqué aussi facilement, c’était peut-être à cause de toute la pression accumulée depuis le début de la journée mais maintenant que j’avais pleuré un bon coup ça allait un tout petit peu mieux. Je pensais aussi que c’était d’être en compagnie du psychiatre qui pouvait m’aider. Il s’inquiétait de savoir pourquoi le traitement ne fonctionnait plus et me demandait ce qui m’avait mise dans cet état… absolument tout m’avait mise dans cet état… mais je baissais la tête, les mains jointes sur mes genoux serrés alors que je lui avouais :
- Le simple fait de vivre me pèse… mais c’est de ma faute. Entièrement de ma faute, comme d’habitude… je suis désolée, j’aurais dû continuer de prendre le traitement que vous m’aviez prescrit. Je poussais un soupir encore lourd des larmes que j’avais ravalées. - A croire que même ça je n’en suis pas capable…
Et je recommençais à broyer du noir. Oui, je n’étais décidemment pas capable de faire la moindre chose sans que je ne la loupe… l’histoire de ma vie… Je me rappelais cependant que si j’avais décidé d’arrêter le traitement, c’était bien parce qu’il m’assommait à moitié. Aussi pitoyable que soit cette excuse, je me dis que peut être je ne me prendrais pas trop de coups de bâton…
- J’aimerais juste savoir s’il était possible de changer de médicament ? Je sais que je ne peux m’en prendre qu’à moi-même d’être comme ça mais je n’ai plus envie d’être une véritable zombie quand je prends le traitement…
Déjà que je n’appréciais la vie qu’à moitié, ça n’était pas pour que le reste du temps je ne captais pas ce qui se passait autour de moi. A se demander si la vie valait la peine d’être vécue…
Dernière édition par Angeline Parker le Mar 24 Nov - 16:17, édité 1 fois
Cello Minesota The staff of hope
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Sujet: Re: I'm losing hope [PV Cello] Mar 24 Nov - 15:51
I'm losing hope
[Vas y vas y xD]
Je restais calme, je rejoignais mon siège, et j’écoutais. Il était clair, que le traitement n’avais pas été pris, et que le discours était digne du côté dépressif d’Angeline. Elle avait apparemment tendance à remettre la faute sur elle, ce qui n’était guère surprenant. Au moins reconnaissait-elle qu’elle aurait du prendre le traitement. Sauf, que ça ne m’expliquait pas pour quelle raison elle avait cessée de le prendre. Car c’est cela qui m’intéressait. J’attendais patiemment, je l’écoutais. Elle me demanda s’il était possible de changer. Bien sûr, il existait sûrement d’autres traitements pour son cas. Après tout, les troubles bipolaires étaient des troubles qui au même titre que la schizophrénie ou l’autisme, étaient tellement connus, qu’il y avait de quoi chercher dedans, et donc de trouver diverses solutions pour le traiter. Le seul problème, c’est que cela ne faisais pas longtemps que je lui avais prescrit le traitement. Je ne savais pas si ça avait été efficace ou non. Mais elle semblait avoir arrêté de le prendre, parce que cela la transformait en zombie.
Ce n’était guère surprenant. La plupart des médicaments, servaient à cela. Calmer le patient. Le calmer un peu trop parfois. C’est pour ça que j’avais en horreur des mères de famille venant me voir parce que leur gamin trop turbulent était soi-disant hyperactif, et que c’était à moi de lui filer un traitement pour le calmer. Je n’avais pas envie de transformer des gamins juste nerveux en gentil agneau à moitié fatigué tout le reste de la journée. Enfin, depuis mes quelques éclats avec ce genre d’individu, j’avais réussi à les éloigner de mon champ de travail. Heureusement.
Bref. Dans tous les cas, je pouvais toujours changer le traitement, mais avant ça, j’allais devoir savoir si ça fonctionnait plus ou moins bien. Et malheureusement, cela faisait trop peu de temps qu’Angeline le prenait pour que mon jugement soit des plus édifiants. Mais je ferais avec. De toute façon, elle ne pouvait pas arrêter son traitement comme ça : c’était quelque chose qui n’avait jamais été recommandé par n’importe quel médecin.
- Je peux comprendre votre ressentiment.
A nouveau, j’abordais un ton doux. Il le fallait, pour qu’elle n’ait pas l’impression que je lui fasse de reproche.
- Néanmoins, je ne peux pas arrêter votre traitement comme ça. Ce serait très mauvais pour vous. Ce que je peux faire, néanmoins, c’est vous questionner sur ses effets, et voir pour l’aménager. Il sera peut-être moins pesant pour vous.
J’allais devoir y réfléchir, parce que je n’avais pas forcément d’idée en tête là sur l’instant. Mais ça devait se trouver.
- Pouvez-vous me parler de votre état, lorsque vous le preniez ? Comment vous vous sentiez, si vous aviez autre chose que de la fatigue, quand cette fatigue survient…
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Sujet: Re: I'm losing hope [PV Cello] Mer 25 Nov - 10:24
I'm losing hope
Culpabilité, colère, peur de décevoir, désespoir… c’était un mélange tellement détonnant dans ma tête qu’au final j’étais tout simplement perdue. Je fonctionnais au ralenti, ce qui je pense pouvait agacer les gens autour de moi donc ça me faisait encore plus peur d’être considérée comme un poids mort. Je l’étais surement déjà, un poids mort, puisque si j’étais à Hope c’était bien parce que quelque chose n’allait pas avec moi… Je dépendais des autres, sans eux j’aurais tôt fait de mettre fin à mes jours. Ça s’était déjà vérifié, en témoignent mes poignets. Donc j’étais une assistée… et en retour ? Qu’est-ce que je leur apportais moi à mes bienfaiteurs ? Strictement rien. J’étais toujours étonnée de voir qu’au final, ils s’attachaient à essayer de me faire aller mieux. Et moi, petite idiote que j’étais, j’ignorais de mon propre chef leurs efforts et décidais de tout envoyer balader… Au final, du poids mort, je n’étais peut être pas assez morte en fait, c’était peut-être ça le problème…
Le docteur Minesota garda son air calme et agréable. Il ne me reprocha pas d’avoir abandonné le traitement. Il était même compréhensif, attentif et souhaitait tout simplement discuter avec moi sur le sujet plutôt que de me sermonner en me sommant de reprendre ses prescriptions à la lettre. C’était surement pour ça que je l’appréciais énormément car avec lui, tout semblait simple. Mais malgré ça je lui avais désobéit. Le médecin continua cependant tranquillement à simplement m’expliquer qu’arrêter un traitement aussi abruptement ne pouvait pas me faire de bien. C’était plutôt logique il me semblait : comme il y avait des trucs dans les médicaments qui bidouillaient je ne sais quoi dans mon cerveau pour que ça aille un peu mieux, je n’étais pas chimiste ou quoi mais je concevais bien qu’il fallait un peu de temps pour que mon corps s’adapte. Quand on sevrait quelqu’un accro à la nicotine, on ne lui coupait pas brutalement ses doses, on les espaçait et on les diminuait. Maintenant que j’avais fait cette connexion, je me sentais encore plus idiote…
Le docteur parvint tout de même à me sortir de mes sombres pensées en me demandant de lui expliquer quels effets avait le traitement sur moi. Fonctionnant toujours un peu au ralenti, je pris quelques minutes pour me concentrer et me rappeler pourquoi j’avais décidé d’arrêter…. Ah oui, les tremblements :
- En plus d’être tout le temps fatiguée, j’ai remarqué que je tremblais légèrement. Je sais que je peux être particulièrement maladroite pendant mes phases maniaques mais des tremblements comme ça, je n’en ai jamais eu… ça et des vertiges. Je me disais juste que quand je déprime, peut être que je n’avais même plus l’envie de faire l’effort de tenir debout… c’est stupide… mais depuis que j’ai arrêté, je n’ai plus ces problèmes, à part que ben… je ne vais pas bien du tout dans ma tête…
Parler provoquait en moi des effets contraires : bien que cela me demandait un très gros effort de me concentrer pour formuler des phrases, et que c’était fatiguant, au final ça me forçait à penser à autre chose et ça me libérait un peu l’esprit. J’avais toujours assez bien aimé les psychiatres en fait, parce qu’au moins ils comprenaient un peu comment je fonctionnais. Je n’avais pas trop de difficultés à me livrer à eux quand quelque chose n’allait pas. Et là, je n’allais vraiment pas bien. Ma voix se crispa :
- Docteur, j’ai… je pense à la mort souvent, très souvent… J’ai peur. S’il m’arrive fréquemment d’y penser, j’ai une toute petite partie de moi qui n’a pas envie de mourir, je crois que c’est celle-là qui parle. Ne me laissez pas me faire ça.
Je lui montrais mes cicatrices aux poignets.
- S’il vous plait.
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Sujet: Re: I'm losing hope [PV Cello] Jeu 26 Nov - 17:32
I'm losing hope
J’écoutais ses symptômes, et décidait de les noter. Les tremblements pouvaient être des effets secondaires, en effet. Les vertiges aussi. Et bien que cela puisse être désagréable, c’était le prix à payer parfois pour certains traitements. Mais bon, je savais que de toute façon, j’allais devoir adapter le traitement, donc je notais au moins les symptômes, et réfléchissais à un qui avait moins d’effet secondaire.
Alors que je notais tout ça, et que je tentais de réfléchir à un meilleur traitement, Angeline me parla de pensées suicidaires. Je relevais ma tête. J’aurais sûrement du avoir un air grave sur la tête, mais je n’en avais pas. Peut-être parce que je n’avais jamais aimé le suicide, les suicidaires, et ce, même si certains en avaient envie à cause d’une maladie. Ca m’avait valu d’ailleurs des problèmes quand Candle s’était jeté sous le train, vu ma réaction… Mais il n’était pas surprenant qu’Angeline ait de telles pensées. C’est juste que je n’arrivais pas à compatir. Je regardais les cicatrices qu’elle me montrait. Les pensées suicidaires étaient normales pour quelqu’un comme elle. Mais qu’elle m’en parle, qu’elle me dise qu’elle a peur, et qu’elle ne voulait pas en arriver là, était rassurant, pour elle.
- Que vous m’en parliez est une bonne chose. Comme vous dites, une partie de vous ne veux pas le faire. Pour quelle raison voudriez-vous, vous retirer la vie ?
Parce qu’il y a toujours des raisons. Enfin, pas forcément en fait. Mais…
- Ce genre de pensée viens de votre phase dépressive. Ce n’est pas très surprenant, mais il est vrai que c’est alarmant. Mais si une partie de vous ne veut pas le faire, alors continuez de vous dire que vous n’avez pas envie de le faire. C’est déjà un bon point.
Je réfléchissais en même temps au traitement que je pourrais lui donner. Dans tous les cas, dès qu’Angeline reprendrait le traitement, cela irait un peu mieux.
- Je vais changer votre traitement. Cela devrait mieux aller. Si vous avez le moindre effet secondaire, que ça soit, vertiges, tremblement ou fatigue, venez m’en parler. N’arrêtez pas le traitement comme ça.
Je notais sur une feuille le nouveau traitement que je pourrais lui donner. Il était moins fort sur certains aspects, mais restait normalement toujours efficace. Une fois que j’eus terminé de tout noter, je le scannais rapidement sur mon ordinateur. Comme ça, je gardais toutes les ordonnances sur moi.
- Je vais m’assurer que des personnes soient là pour témoigner que vous prenez le traitement. Cela vous aidera déjà.
Je lui tendis ma feuille. J’avais une écriture assez simple, plutôt moche quand même, mais lisible. Peut-être parce que j’étais psychiatre et pas médecin.
- Voulez vous parler de vous, depuis l’arrêt de votre traitement ? De ces pensées suicidaires, de tout et n’importe quoi.
Après tout, j’étais psychiatre, si j’étais là pour les traitements, et les diagnostics, j’étais là aussi pour écouter.
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Sujet: Re: I'm losing hope [PV Cello] Dim 29 Nov - 16:18
I'm losing hope
Je perdais pieds, je me sentais couler et seuls de faibles mouvements de résistance m’empêchaient de sombrer complètement. C’était pour cela que j’avais appelé à l’aide. J’avais peur de ne plus avoir la force de tenir seule et j’espérais beaucoup qu’une bouée de sauvetage me serait bientôt lancée. Malheureusement le docteur Minesota n’envoya pas exactement celle que j’escomptais. Il me disait juste que mon cri d’alerte était une bonne chose et me proposait d’en parler. En fait, je ne savais pas ce que j’attendais. J’avais juste envie de pleurer toutes les larmes de mon corps dans les bras de mes parents mais ça ce n’était plus possible. Je n’avais pas la force de masquer mon air déçu même si le psychiatre n’y était pour rien. Il me demandait pourquoi je voulais me foutre en l’air :
- Parce que tout me paraît insurmontable et que chaque respiration, chaque battement de paupières, chaque pas me semble un exploit surhumain. Venir jusqu’à votre bureau m’a fait souffrir. Je me dis juste que la vie ne vaut pas la peine d’être vécue si elle représente une épreuve comme ça à chaque instant. En plus, je n’ai plus vraiment d’attache alors je manquerai à personne… et puis ça débarrassera tout le monde d’un poids…
Il me disait que c’était un bon point si j’avais une partie de moi qui ne voulait pas mourir. Le seul problème c’était que cette partie était comme une flamme de bougie mourante, faible et instable qui menaçait de s’éteindre à tout moment. Je retenais mon souffle à chaque fois qu’elle vacillait, me demandant si c’était ma dernière heure qui venait. En fait, je soupçonnais même que cette lueur n’était que ma peur primale de la mort : la peur de souffrir. Mais quand la lassitude de la douleur perpétuelle de mon existence se faisait trop forte c’était là que c’était dangereux pour moi. Accepter de souffrir un peu plus pour instant en échange d’une éternité de repos. Ça c’était un marché plutôt intéressant.
Le médecin finit par me prescrire un nouveau traitement, apparemment moins lourd. C’était surement une bonne nouvelle mais je n’étais pas en état de me réjouir pour quoi que ce soit. Je me contentais d’hocher la tête machinalement en signe de compréhension et peut être de reconnaissance. Mais je fis la moue quand il rajouta qu’il demandera à ce qu’on s’assure que je prenne bien mes médicaments. J’allais protester contre mais je n’étais clairement pas en position de négocier et il avait surement raison même si ça ne me plaisait quand même pas. Je me sentais vraiment comme une enfant qu’on devait surveiller… ce qui devait être le cas… Il me tendit sa feuille que je me forçais à prendre.
Il voulait maintenant que je parle, de tout, de rien, de moi, de personne. Je restais un moment prostrée, ne sachant quoi dire, essayant de me concentrer un peu alors que mes pensées étaient éparpillées. Sans tabou, je lançais donc mes problèmes :
- Je crois que j’aurais besoin de quelqu’un à qui m’attacher. Je veux dire quelqu’un à aimer et qui m’aimerait en retour. Je crois que ça m’aiderait grandement car j’aurais à la fois quelqu’un sur qui compter mais aussi une personne pour qui me battre et dont je ne pourrais me sentir qu’égoïste si je décidais de me tuer… C’est une idée que me trotte dans la tête depuis la… la perte de mes… parents. Je crois que je ne me suis jamais sentie aussi seule. C’est seulement maintenant que je me rends compte que je ne supporte pas la solitude. Le problème, c’est qu’avec mon handicape je ne sais même pas si ce serait possible qu’on s’attache à moi : ça doit être dur et épuisant de devoir s’occuper d’une dépressive ou d’une maniaque, entre essayer de me bouger quand je suis comme ça ou me freiner quand je suis hyperactive… j’ai maintenant 23 ans et je n’ai jamais été avec quelqu’un. Je trouve ça minable, mais aussi normal pour mon cas…
Oui, j’étais peut être condamnée à ne jamais rencontré quelqu’un qui saurait être suffisamment patient pour prendre le temps de m’aimer. Pourtant de mon côté, je ne demandais qu’à échanger mon coussin contre une personne pour me blottir contre…
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J’écoutais ce qu’Angeline pouvait me dire sur ses envies suicidaires. J’avais toujours du mal à comprendre ce genre de personne et d’envies, mais je tentais de faire de mon mieux pour prendre sur moi et comprendre. Au fond, j’avais envie de lui répliquer que le monde ne se débarrasserait pas d’un poids, puisqu’elle n’en était pas un. Je ne connaissais personne pouvant être un poids. D’autant que si elle n’avait aucune attache, aux yeux des gens, il n’y avait donc pas de poids. Je lui avais demandé de me parler de tout et n’importe quoi. Et ce ne fut guère surprenant qu’elle me parle de sa douleur. J’écrivais ce qu’elle me disait en y réfléchissant. Angeline disait avoir besoin de quelqu’un à qui s’attacher. C’est vrai que cela lui donnerait une bonne raison de vivre, tout autant que culpabiliser, mais bon.
J’écoutais sans faire de commentaire. C’est vrai que s’attacher à quelqu’un avec des problèmes mentaux, pouvait être difficile. Mais Hope regroupait pleins de personnes aux divers aspects, tout aussi bien handicaps mentaux, qu’handicap social ou même physique donc… Ici, il y avait tout et n’importe qui, donc de grandes possibilités de trouver quelqu’un.
- Vous ne vous êtes attachée à personne ici ? Vous faites des activités, il me semble ?
Je consultais rapidement son dossier pour voir si elle était inscrite à des activités amenant un travail en groupe.
- Dites vous que vous n’êtes pas la seule Angeline. Ici, je sais que beaucoup de personnes pensent ne pas pouvoir s’attacher à cause de ce qu’ils sont.
Pouvais-je me compter dans ce lot ? Sûrement. Mais de ça, je n’en parlerais pas à une patiente. Mes propres problèmes m’appartenaient. Et j’avais Liffol. Et Capsicum. Un fils et un chat, c’était bien suffisant comme attaches, sûrement.
- Dans vos activités, vous n’avez trouvé personne à qui parler ? Même juste discuter. C’est par la discussion que vient l’attache.
Je lui proposais des solutions, puisqu’elle en recherchait. Après tout, elle marquait un point en disant qu’elle avait sûrement besoin de s’attacher à quelqu’un. Elle avait perdu ses parents, et cela avait du la détruire suffisamment pour qu’elle ait à nouveau besoin de tendresse.
- D’autant que vous êtes une personne tout à fait aimable, et si vous prenez bien votre nouveau traitement, vous devriez être un peu plus stable.
Je disais la vérité. Je ne mentais jamais. Elle me semblait d’être une bonne personne, sympathique, juste écrasé par son handicap qui la rongeait.